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Cap21 LRC Toulouse

Un ministère dédié à la jeunesse, vite !

17 Mai 2015, 10:30am

Publié par Yannick Wezet-John Nambo

ÉDUCATION - Une question pourrait être posée à la jeunesse début 2017: "avez-vous l'impression que votre condition s'est améliorée ces 5 dernières années?"

Il reste encore du temps à l'exécutif pour accentuer l'effort déjà consenti!

Sur tous les aspects, qu'ils soient économiques, sociétaux, sociaux il est impératif de miser sur la jeunesse car elle est au cœur du pacte Républicain qui doit conduire à une meilleure cohésion sociale.

Un ministère dédié à jeunesse, pourquoi ?

  • Pour consolider l'organisation claire et cohérente sur tout le territoire de l'aménagement des temps périscolaires de l'adolescent.
  • Pour accompagner le parcours vers l'autonomie des jeunes et ainsi favoriser une citoyenneté active de ces derniers
  • Pour favoriser l'insertion sociale, professionnelle, solidaire de la jeunesse.
  • Pour procéder à la réduction de la distance entre nos pratiques institutionnelles et la réalité du terrain

La place du jeune dans le développement économique du pays : cette question doit pouvoir être traitée pleinement au sein d'un ministère dédié qui mettra en œuvre une politique jeunesse en tenant compte de sa diversité. En effet, la jeunesse n'est pas une communauté à part, elle interagi avec toutes les tranches d'âge et englobe toutes les communautés et classes sociales. La politique jeunesse impulsée par ce ministère devrait avoir pour seule idée de construire l'avenir en permettant à cette jeunesse de jouer pleinement son rôle, en posant son regard sur la France, sur le monde tel qu'il est, avec ses mutations, avec ses spécificités, avec son Histoire.

Il devra créer les conditions pour mettre le jeune en situation de libre arbitre pour qu'il vive au mieux sa citoyenneté, les codes de la réussite, mais aussi des dangers, des dérives... Si la sanction peut et doit être éducative, il est impératif de se servir de la dérive comme un levier préventif, de permettre l'expression du jeune afin de comprendre les ressorts du ressentiment, de la violence voire de la haine qui se cultivent par moment.

Accompagner le parcours vers l'autonomie des jeunes et ainsi favoriser une citoyenneté active de ces derniers, vers une Nouvelle Education Populaire.

Ce que nous pouvons appeler la Nouvelle Education Populaire doit mieux permettre cette émancipation et mettre l'accent sur l'accompagnement vers l'autonomie, sur la responsabilisation, elle doit notamment se saisir des nouvelles technologies, des nouveaux outils, des nouveaux moyens.

Dans une époque où l'accent porté sur l'individu est prononcé, la notion de groupe passe au second plan, l'esprit de compétition exacerbé prend le dessus sur la notion de partage de savoir, si utile à la progression individuelle, à la progression sociale et solidaire. L'émancipation du jeune doit se faire dans la sphère collective, dans un rapport sain à l'altérité, dans une démarche d'échange et d'apports mutuels, c'est en somme ce que l'on doit attendre de cette Nouvelle Education Populaire.

Le Ministère qui gérera les questions liées à la jeunesse devra permettre de moderniser ses outils pour formaliser les temps non formels pour placer le jeune en tant que ressource, une jeunesse ressource pour elle-même et pour tous.

Sur le plan économique social, sociétal et même moral, nous gagnerions tous à œuvrer pour ce projet de société, qui se formalisera au sein d'une entité institutionnelle dédiée, qui consiste à changer le regard de la société sur la Jeunesse, mais aussi, réciproquement, à changer le regard de la jeunesse sur la société. Il est là le progrès !

Réformer l'Education Populaire est une nécessité !
Cette Nouvelle Education Populaire doit prendre toute sa place dans ce projet global. La jeunesse est en capacité d'impulser cette réforme, si elle est considérée, écoutée et responsabilisée !

L'engagement civique et citoyen des jeunes :
2015 a vu renaître le débat sur la remise en place du Service National, supprimé en 1996 par Chirac à la base pour « professionnaliser les armées ».

François Hollande a fait en début d'année 2015, des annonces pour promouvoir le Service Civique et rendre ce dispositif universel.

La gestion directe de ces questions par un ministère dédié permettra de mieux gérer ce passage dans la vie de chaque jeune et d'organiser la gestion de l'accompagnement, notamment pour ce dispositif. Ce ministère pourra déployer ses services et piloter ces questions en lien avec les associations et fédérations d'Education Populaire (la Nouvelle !), avec donc ce fameux objectif : permettre l'émancipation et l'autonomie des jeunes en dehors et en complémentarité des temps d'éducation formels et institutionnels et ainsi favoriser l'insertion sociale, professionnelle, solidaire de la jeunesse.

En parlant d'insertion, mais aussi de levier économique, deux exemples :

  • une convention interministérielle, entre la Jeunesse, Bercy, et le Logement qui permettrait de favoriser l'accès à la propriété avec une exonération de taxe foncière pour les moins de 30 ans qui feront leur premier achat immobilier accompagné d'un prêt à taux zéro (levier économique !)
  • une convention interministérielle avec les affaires sociales pour une exonération de TVA pour les « caddies » de moins de 100 euros pour les jeunes au RSA.

Pas si difficile que cela à mettre en place...

Ce ministère devra libérer les énergies, les initiatives, les talents, les élans citoyens. Permettre l'émergence de cette nouvelle éducation populaire, en phase avec son temps et capable de s'auto-reformer en ayant pour ressource première la jeunesse.

La question de rendre le service civique obligatoire s'est posée ; cette expérience peut détourner nos jeunes des tentations malveillantes et leur permettre d'améliorer leur employabilité. C'est dans le volontariat que l'on tire la quintessence de ce dispositif ! En le rendant obligatoire, cette notion n'est plus, on dénature le dispositif ce n'est plus le service civique.

Il faut inventer cette formule qui balayera les deux principaux freins à l'embauche des jeunes : le frein économique (pas les moyens d'embaucher, trop de charges sociales), et le frein idéologique (le jeune est paresseux et n'a pas l'attitude professionnelle et mature attendue).

Il faudrait qu'un jeune qui justifie d'une expérience en service civique, puisse donner lieu à une exonération de charges sociales pour l'employeur qui l'embauchera pendant les trois premières années du contrat. Imaginons le même procédé pour les jeunes qui sortent d'un contrat d'alternance (l'employeur est déjà exonéré de charges pour les contrats d'apprentissage), trois ans d'exonération de charge pour une embauche suite à un contrat d'alternance au sein de la même entreprise. Pour le second frein, il faudra mieux sensibiliser le monde économique, c'est aussi en cela qu'un ministère de la jeunesse peut-être utile, pour exploiter au mieux le potentiel des dispositifs existants et les consolider avec cette nouvelle légitimité institutionnelle.

Un ministère dédié à la jeunesse, ouvrons le débat !

 

Yannick Wezet-John Nambo

@Wezet_John

 

Source : Huffington Post

http://www.huffingtonpost.fr/yannick-wezetjohn-nambo/ministere-jeunesse-hollande_b_7289644.html

 

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