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Cap21 LRC Toulouse

La société civile peut-elle faire mieux que les professionnels de la politique ?

21 Octobre 2014, 11:22am

Publié par Corinne Lepage

Université de la Citoyenneté à Angers les 18 & 19 octobre 2014

Université de la Citoyenneté à Angers les 18 & 19 octobre 2014

 

 

Pour la première fois, aux universités de la citoyenneté à Angers, les mouvements politiques se réclamant de la société civile, Nouvelle Donne, Nous citoyens et le Rassemblement citoyen ont débattu pour envisager la possibilité de gérer leurs divergences et de travailler ensemble sur la base d'une charte éthique pour pousser un certain nombre de projets communs à commencer par le local. Lors de ce débat, des associations qui promeuvent l'action concrète pour essaimer toutes les bonnes pratiques et tout ce qui marche dans la société, ont été invitées à participer au débat. Que ce soit les zèbres ou le laboratoire de l'ESS, tous ont manifesté leur intérêt pour une démarche de ce genre, destinée à travailler à partir des solutions en lien direct avec nos concitoyens.

Certes, les sujets qui fâchent existent mais le socle commun autour des valeurs, la méthode proposée et le souci partagé de sortir de la professionnalisation de la politique permettent-ils, en écartant "les zones pathogènes" comme les a nommées Mathias Lahiani, d'offrir une perspective, en dehors des partis politiques traditionnels et du système binaire qui nous infeste?

Cette proposition apparaît d'autant plus justifiée que la table ronde autour du "Nouveau Monde" c'est-à-dire de la nouvelle économie, verte et connectée, avait conduit un certain nombre de responsables politiques à conclure à la nécessité de casser les clivages.

Lire aussi:

• Les vrais abstentionnistes des européennes: la partitocratie et les médias

• Retour à la politique par Corinne Lepage

• Les partis politiques face à la social-démocratie

 
 

Ainsi, le député François-Michel Lambert a-t-il indiqué que le succès de l'institut d'économie circulaire venait notamment d'une démarche qu'il avait faite auprès d'autres partis politiques et en particulier de sa co-présidente Chantal Jouanno. Géraud Guibert (PS), qui préside la fabrique écologique, a souligné que des femmes et des hommes venus de tous horizons participaient de son comité d'administration. Jean-Luc Bennahmias a appelé aussi à dépasser les clivages. Et pour clôturer le tout, le débat organisé à Paris pour clôturer le salon du livre écologique a permis à Mathieu Orphelin, vice-président du conseil régional des Pays de Loire, écologiste non encarté, d'appeler la société civile à s'engager et a su tacler un des responsables de EELV appelant ces citoyens engagés à compléter les listes Europe écologie, au motif qu'il fallait changer de modèle.

Le temps est venu de sortir de la partitocratie et de permettre au système politique de se transformer comme est en train de le faire la société civile. C'est par la diffusion et la démultiplication de toutes les réussites, qu'elles viennent des collectivités locales, des sociétés coopératives d'habitants, des entreprises et en particulier des start-up, PME-PMI , des associations et des individus que nos concitoyens peuvent constater que des solutions concrètes sont apportées à leurs problèmes.

Ces réussites s'inscrivent dans une transition économique et sociétale globale dont il reste aujourd'hui à construire la gouvernance. Les partis politiques, qui fonctionnent en circuit fermé et ont divorcé de la société civile sont incapables non seulement de se réformer mais encore moins d'envisager des institutions qui laisseraient réellement une place aux citoyens, en dehors des élections. Si sixième république il doit y avoir, (j'avais pour ma part publiée en 2006 un projet de constitution pour une sixième république) elle ne doit pas viser seulement l'organisation des pouvoirs publics entre organes de l'État.

Elle doit laisser une place aux citoyens par le référendum d'initiative populaire-réel et non pas virtuel comme il a été voté en 2007. Le CESE transformé en conseil des générations futures, chargé de représenter la société civile et le long terme, composé différemment, doit disposer de réels pouvoirs en particulier pour saisir le Conseil Constitutionnel et pour nommer, au même titre que le Président de la République et que le président de l'Assemblée Nationale, des membres des grands organes de régulation que sont le Conseil Constitutionnel où le CSA.

Enfin et surtout, la probité, dans la vie publique, doit devenir une obsession. Et pour cela il faut commencer par soumettre au droit commun les acteurs de la vie politique quels qu'ils soient. Et, c'est aux citoyens, sous une forme qu'il conviendra de définir, d'élaborer ce nouveau modèle politique et certainement pas aux organismes institutionnels en place, dont la priorité n'est certainement pas de se transformer.

À Angers, ce week-end, un espoir est né de parvenir à une coalition extrêmement large, que nos partis politiques sont incapables de mener à bien et même d'envisager.

 

Source : Huffington Post

http://www.huffingtonpost.fr/corinne-lepage/societe-civile-meilleure-professionnels-politique_b_6017058.html?1413886957

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